I Passer administrateur
A peine la tablette reçue et déballée, la première chose que j’ai faite, c’est vérifier si le fait de rooter la bestiole provoquait une perte des données utilisateur. Rooter, c’est le fait de passer administrateur du mobile alors que l’on est par défaut simple utilisateur. Cette action est donc indispensable pour tout bidouilleur qui se respecte et qui ne veut pas buter sans cesse dans les limitations imposées à l’utilisateur standard. J’ai donc fait quelques recherches et constaté qu’effectivement il valait mieux commencer par là. Il y a de nombreux tutoriels sur le web y compris francophone qui expliquent en détail toute la procédure, je ne m’étendrait donc pas dans les détails, pour ma part j’ai suivit ce tutoriel (en anglais). Juste quelques petites précisions, le tutoriel dit de télécharger SuperSU à l’étape deux, mais il faut bien évidemment attendre la fin de l’étape 5 pour le faire puisque celle-ci provoque l’effacement total des données utilisateur. Une fois le tutoriel achevé, lancer l’application depuis le téléphone demande de télécharger un petit complément, puis devient active. Le fonctionnement est très simple: chaque fois qu’une application vous demandera les droits d’administration, SuperSU vous présentera une popup pour vous demander confirmation, avant de l’autoriser. A vous de savoir ce que vous faites. Dernier point, il parait qu’une directive européenne stipule que rooter un téléphone n’annule pas la garantie et que c’est au constructeur de prouver que les altérations logicielles que vous avez apporté au téléphone ont provoqué des dommages matériels. Mais à moins d’avoir les ressources pour intenter un procès à Google, ça reste purement théorique. Faites attention à ce que vous faites. Normalement le SDK vous permet de rétablir le téléphone dans sa configuration originale, ça pourrait aussi être une solution.
Petite astuce pour finir, suite à une mise à jour d’Android j’ai perdu le root. J’ai du retélécharger la dernière version de SuperSu et repartir de l’étape 6. Rien de bien grave si ce n’est la nécessité de brancher la tablette sur l’ordinateur.
II Quelques manipulations de base à connaitre
L’écran d’accueil est assez moche, un playstore version géante prend la moitié de la vue. Heureusement, un « tap » (c’est à dire une pression) prolongé suivit d’une glissade permet de glisser tout cela vers la petite croix en haut à gauche, c’est à dire vers l’oubli. Quelques autres icônes ont alors suivit le même chemin.
Personnaliser le fond d’écran.. Ça se fait très simplement via un tap prolongé sur l’arrière plan.
Fermer une application… Ça n’a l’air de rien, j’ai un peu cherché, on peut bien sûr aller dans la liste des applications récentes, et faire un tap prolongé vers le bord de l’écran, mais ça ne ferme pas l’application, d’ailleurs l’icône reste dans la barre d’état en haut. Seule solution que j’ai trouvée pour le moment, aller dans les paramètres, afficher la liste des applications, sélectionner l’application et la forcer à quitter.
III Les applications de base
III.1 L’explorateur de fichiers
J’ai été très surpris en découvrant Android de voir qu’il n’y avait pas d’explorateur de fichiers inclus par défaut, c’est comme si l’on vous livrait un ordinateur et impossible de parcourir les fichiers. Heureusement il y a pléthore de possibilités sur le Google Play Store, restait encore à choisir la meilleure. J’ai mené une étude comparative rapide, il y a beaucoup de documentation sur le sujet et de toute manière les statistiques de téléchargement parlent d’eux mêmes. Apparemment le plus populaire semble être ES Explorer. Pour ma part j’en ai choisi un à peine moins connu, File Explorer, pour ses fonctionnalités étendues de reconnaissance des types de fichiers multimédia, et pour son look qui me plait bien.
III.2 Firefox
Je ne serais pas moi-même si je ne proposais pas l’installation de Firefox. C’est le seul moyen d’échapper à la politique assez contraignante de Google qui sous le noble prétexte de favoriser l’expérience utilisateur en partageant un seul profil entre plusieurs applis conduit au final à l’impression d’être espionné et fiché. En effet qui aujourd’hui n’utilise pas les services Google tels que GoogleMaps, Youtube, Gmail, ou tout simplement le moteur de recherche? Mais j’ai remarqué que l’app Youtube me proposait des vidéos en fonction de mes résultats de recherche alors que j’ai bien fait attention à toujours avoir un compte mail séparé pour youtube et pour gmail et je déteste ce fliquage. Dans la même veine, le mobile vous invite à créer un compte Gmail (si pas déjà fait) et à passer sur Google+… Ce qui signifie que les photos que vous hébergiez sur Picasa et qui étaient jusqu’alors strictement privées deviennent la propriété de Google de manière insidieuse. Le but pour moi n’est pas ici de livrer une diatribe contre Google (même si j’ai mes raisons de trouver que ces dernières années il est moins performant pour trouver du contenu techniquement pointu), mais simplement de livrer un constat: nos données utilisateurs nous échappent, il faut se donner les moyens d’y remédier. Pour ma part j’ai créé un nouveau compte gmail spécifique pour la tablette et je vais voir mes emails sur mon vrai compte via Firefox. A coté de ça je ne suis pas vraiment enchanté par Firefox pour le moment, je le trouve un peu lent comparé à Chrome..
III.3 Avast
Une fois que le système commence à devenir un peu plus simple à utiliser, se pose très vite la problématique de la sécurité. Lors de l’opération de rootage j’ai déjà été amené à installer des applications non officielles, et cela va perdurer j’ai donc besoin d’un bon antivirus. C’est donc tout naturellement que je me suis tourné vers Avast, qui reçoit régulièrement des lauriers pour toutes les fonctionnalités qu’il apporte gratuitement à ses utilisateurs. J’ai lu sur certains blogs qu’il y avait des alternatives encore meilleures, mais bon les scores de détection de virus ça va, ça vient, je prend quelque chose que je connais et qui est performant dans la durée. Cerise sur le gâteau, comme j’ai rooté ma tablette, il fait pare-feu aussi et permet de bloquer sélectivement le wifi, la 3G ou la 4G pour chaque application. Il devrait permettre aussi théoriquement de fermer des applications et de mesurer la quantité de données que chacune consomme mais pour le moment je ne suis pas convaincu que ça fonctionne parfaitement.
III.4 Bloquer les pubs
J’ai été immensément déçu de constater qu’il y avait de la publicité dans les applications par défaut de mon appareil payé à prix d’or (encore plus quand on sait que c’est le même prix en dollars et en euros, alors que le taux de change n’est pas du tout favorable aux acheteurs européen). Je comprends que certaines applications se monétisent de cette manière, mais dans celles qui sont fournies de base, c’est tout à fait scandaleux. Mon premier réflexe a été de me tourner vers Adblock Plus en version Android, étant donné que j’ai déjà l’habitude de ce bloquer sous Firefox, comme j’en ai déjà fait mention dans ce blog. Hélas, première constatation il n’est pas dans le Store officiel, et Google a fait en sorte de le bloquer de telle manière qu’il faut que l’utilisateur configure un serveur proxy sur son appareil pour y rediriger tout le traffic sortant, ce qui s’avère assez contraignant. J’ai tout de même tenté l’expérience, d’autant plus que la manipulation ne nécessite pas d’être forcément rooté, je voulais voir le résultat.
Première constatation, l’application consomme pas mal de mémoire vive, suffisamment pour qu’on s’en aperçoive, et elle consomme aussi de la batterie subséquemment. Ensuite, elle bloque les pubs, oui mais avec plus ou moins de bonheur en les remplaçant parfois par un cadre blanc. Sur les applications sur fond foncé, le résultat obtenu est tout simplement pire que d’avoir une publicité peu intrusive. Enfin, tout le traffic internet passe par le serveur proxy, y compris ma webradio (qui ne marche plus du coup), et je n’ai pas réussi à mettre en place une liste blanche. Bilan des courses: je l’ai désinstallé.
J’ai alors fait des recherches un peu plus poussées sur la question et je me suis tourné vers Adaway. Cette solution gagnerait à être connue car j’en suis pleinement satisfait. Son principe est très simple: il faut être sur un appareil rooté (ce qui est mon cas) et il va modifier le fichier /hosts pour faire en sorte de bloquer toutes les pubs. Simple et efficace. Après il ne faut pas se leurrer, comme la plupart des bloqueurs de pubs il fonctionne sur la base d’une liste mise à jour régulièrement de toutes les publicités existantes et à défaut de charger les pubs on charge un catalogue d’urls de pubs à bloquer.
Petit point d’attention certaines applications se sont mises à détecter que je bloquait les pubs, c’est le cas de SSH droid par exemple. J’aurai pu essayer de passer en liste blanche le serveur publicitaire concerné, mais j’ai préféré installer une alternative ne posant pas ce problème. C’est dommage car j’aimais bien cette petite appli, j’y reviendrai peut être…
IV Transfert de Fichiers sous Linux
Pour transférer des fichiers sous Windows, pas de soucis, une fois que les drivers ont été convenablement installés par le kit de WugFresh, il suffit de brancher le cable USB et on peut accéder à l’appareil comme à n’importe quel périphérique multimédia. Sous Linux c’est un peu plus compliqué, et il n’y a pas de solution simple. Pour ma part je me suis surtout inspiré de ce tutoriel (en anglais). Le principe est très simple: on lance un serveur SSH sur la tablette, et on y accède depuis un client situé sur l’ordinateur. Avant d’installer mon bloqueur de pub, j’utilisais SSH droid, que je vous recommande chaudement car il arrive à se rendre accessible via le cable USB, et de plus il ne fait que ça mais il le fait bien.
Ne pouvant pas l’utiliser, je me suis rabattu sur SSH Server, qui est encensé par les critiques, en effet il dispose de beaucoup plus d’options, mais du coup il faut savoir trouver ce que l’on recherche. Une fois l’application lancée il faut ajouter un serveur en donnant un nom et un port aléatoire, puis ajouter un utilisateur autorisé à s’y connecter en donnant un nom et un mot de passe, et enfin lancer le serveur.
Reste à s’y connecter depuis l’ordinateur. Le tutoriel dont je faisais mention propose un accès via Nautilus ou Dolphin. Pour ma part j’ai essayé l’accés via Nautilus, ça marchait très bien avec SSH Droid, mais en ce qui concerne SSH Server, impossible de copier de gros fichiers, la connexion saute tout le temps (peut être parce qu’il faut passer par un réseau local en wifi pour arriver au but recherché). Alors j’ai décidé d’improviser et d’en revenir aux bonnes vieilles méthodes et j’ai tout simplement installé FileZilla, j’y ai configuré une connexion en SFTP et vogue la galère la suite a été très simple.
V Conclusion
J’en ai terminé avec ce premier tour d’horizon de ma plongée progressive dans l’univers d’Android. J’ai un petit peu survolé certaines étapes dans le but de ne pas perdre trop de temps à détailler alors que le billet est déjà fort long et m’a pris un bon moment à rédiger. J’aurai surement l’occasion d’écrire d’autres billets sur ce thème dans le futur afin de creuser de nouvelles pistes au fur et à mesure de mes expérimentations.